EN
  • EN
  • RU
  • FR
  • DE
  • CN
  • JP
EN
  • EN
  • RU
  • FR
  • DE
  • CN
  • JP

  • 08.09.2016

    Machine de cirque : drôle, touchant et époustouflant

    • Description

      Mis à jour le 03 septembre 2016 à 16h25

      Publié le 03 septembre 2016 à 16h25 | Mis à jour le 03 septembre 2016 à 16h25

       

      Machine de cirque : drôle, touchant et époustouflant

      crédit photo: Maxime PicardJournaliste: Steve BergeronSpectacle Machine de cirque.Place Nikitotek

      SPECTRE MÉDIA, MAXIME PICARD

      (Sherbrooke) Il y a un incroyable attirail dans le spectacle de Machine de cirque. Des bébelles inventées de toutes pièces, de même que des objets usuels détournés de leur usage courant. Mais les véritables machines de cirque, ce sont bel et bien les cinq artistes de ce spectacle très réussi, avec ses moments drôles, touchants et à couper le souffle.

      Machines de théâtre et machines d'humour, pourrait-on aussi ajouter, car le quintette (quatre artistes de cirque et un musicien) s'avère d'une étonnante polyvalence, tant au moment de faire rire le public (et ça arrive souvent!) que de le faire entrer dans cette histoire post-apocalyptique, qui pourrait devenir sombre mais qui ne l'est vraiment pas.

      En fait, les quelques moments où l'on essaie d'être plus sérieux, évoquant cette fin du monde à laquelle les cinq lascars ont échappé, détonnent un peu. Car nos survivants (eh oui, que des gars) se révèlent finalement comme des êtres plus que résilients, qui réussissent à tenir le coup avec beaucoup d'entraide et d'empathie au lieu de sombrer dans la folie.

      Ce qui les tient en vie, à part cette amitié qui les fait se soutenir les uns les autres, c'est cette machine avec laquelle ils tentent de trouver d'autres âmes qui vivent et qu'ils essaient de faire fonctionner tant bien que mal. Le reste du temps, ils se permettent, avec l'aide des autres, de vivre à fond leur nostalgie de l'ancien monde, en prenant des egoportraits au polaroïd, en revivant un rendez-vous galant (un autre numéro craquant, auquel une spectatrice a participé malgré elle) ou en jouant des minettes en pâmoison devant leur idole... Ces souvenirs deviennent, en quelque sorte, les numéros du spectacle.

       

      Cacher l'essentiel

       

       

      Dont le clou, c'était un peu prévisible, reste l'avant-dernier, celui des serviettes, lorsque le quatuor d'acrobates se dévêt entièrement pour profiter de la pluie, s'amusant à « jongler » avec des serviettes sans que jamais l'essentiel ne soit visible.

      Les gars étant ce qu'ils sont, ça tournera très vite à un jeu de « qui réussira à arracher la serviette de l'autre ». Et le public s'amuse à coeur joie dans ce suspense où les artistes en montrent toujours un peu plus, puis toujours un peu plus, jusqu'à...

      Mais il faut avouer que les trois acrobates qui jouent les assistantes dans le numéro de monocycle de Raphaël Dubé sont aussi très drôles dans leurs mimiques. Pas de cabotinage, juste une mise en scène réglée minutieusement.

      Notamment dans les petites trouvailles qui épicent les prouesses, par exemple lorsque l'acrobate tente de monter sur son plus haut monocycle, alors que la foule retient son souffle, dans un silence total... demander au musicien de frapper son tambour pour faire sursauter tout le monde!

      Ou alors, lorsque ledit musicien (Fred Lebrasseur) se retrouve au sommet des échafauds, recréer un ascenseur « humain » pour le faire descendre. Ou remplacer ses baguettes de batterie par des quilles.

      Il reste que l'auditoire a été totalement renversé par les numéros de jonglerie, de planche coréenne et d'équilibrisme à bicyclette. Les deux premiers, notamment, permettent de constater à quel point les quatre artistes de cirque, qui étaient deux duos au départ, ont vraiment bien réussi leur fusion. L'intégration du musicien est aussi remarquable.

      Maxim Laurin et Ugo Dario, qui ont réalisé le record de 101 sauts périlleux arrière à la planche coréenne lors de l'événement Bouffe ton centro!, ont quand même donné quelques sueurs au public, surtout le premier, qui a failli rater un atterrissage, le pied droit déporté à côté de la bascule.

      Construit sur un efficace crescendo, Machine de cirque n'offre pas la fin heureuse attendue. Non, leur machine ne permettra pas de trouver d'autres êtres humains... mais les personnages comprendront, à la fin, toute l'importance de la famille qu'ils se sont créée. Une famille qu'ils rejoueront samedi et dimanche à la place Nikitotek.

      http://www.lapresse.ca/la-tribune/arts/201609/03/01-5017021-machine-de-cirque-drole-touchant-et-epoustouflant.php