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  • 15.07.2016

    Splendide opus poétique

    • Description

      La scène se retrouve complètement occupée par les effets lumineux et l'utilisation, en arrière scène, d'un écran rond donnant cet effet de profondeur et permettant une mise en contexte pour chaque tableau.

      OLIVIER CROTEAU

      PAULE VERMOT-DESROCHES
      Le Nouvelliste

       

      (Trois-Rivières) C'est à un voyage poétique, dynamique et surtout musicalement impeccable que le Cirque du Soleil a convié son public trifluvien, mercredi soir à l'Amphithéâtre Cogeco, lors de la première de Tout écartillé, second opus de la série hommage, cette fois-ci dédié à Robert Charlebois.

      Le principal intéressé, assis au beau milieu des spectateurs, a une fois de plus prouvé, à travers les enregistrements complètement refaits de chacune des chansons utilisées pour ce spectacle, qu'il est en voix plus que jamais et qu'il n'a rien perdu de sa fougue vocale et de sa versatilité.

      Car si on vient assister à Tout écartillé, c'est d'abord et avant tout pour redécouvrir son oeuvre et ses chansons qui, à travers les 19 tableaux présentés durant les 80 minutes du spectacle, sont complètement mises de l'avant. À travers des tableaux parfois très sobres, d'autres fois éclatés et joyeux, le Cirque du Soleil a clairement délaissé le tape à l'oeil et la surabondance visuelle pour laisser la place au mouvement, aux chorégraphies, à l'humour et à la poésie que demande un tel exercice.

      Les arrangements musicaux de Jean-Phi Goncalves, à ce chapitre, méritent à eux seuls qu'on assiste à ce spectacle, que l'on soit ou non un grand connaisseur de la musique de Charlebois.

      Les moments de grands frissons, avec notamment un numéro absolument époustouflant de la roue de la mort, en finale, côtoient ceux beaucoup plus langoureux et épurés, tel un duo de main à main pour Je reviendrai à Montréal, qu'on apprécie dans sa sobriété et sa délicatesse pour non seulement admirer le travail des acrobates, mais aussi redécouvrir avec plaisir ce grand classique québécois.

      À ce titre, le travail effectué sur le tableau de la chanson Ordinaire est absolument magistral. Délaissant complètement ce qu'on peut s'attendre du Cirque du Soleil, le numéro très théâtral est tout en lenteur, en émotion, laissant le spectateur en attente d'un dénouement qui nous coupe le souffle l'espace d'un instant. Le texte de ce classique est alors revu dans une lecture complètement bouleversante et poétique, un numéro qui mérite totalement le détour.


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      Le Cirque du Soleil a clairement délaissé le tape à l'oeil et la surabondance visuelle pour laisser la place au mouvement, aux chorégraphies, à l'humour et à la poésie que demande un tel exercice.

      OLIVIER CROTEAU


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      Tout écartillé est un splendide opus poétique.

      OLIVIER CROTEAU

      La qualité visuelle d'autres numéros comme Le Mont Athos, avec la discipline des tissus acrobatiques, tranche parfois avec la simplicité d'un numéro comme Les talons hauts, où la chorégraphie des huit danseurs occupe l'ensemble de la scène.

      Malgré une utilisation plus réduite d'éléments imposants de décors, la scène se retrouve complètement occupée par les effets lumineux et l'utilisation, en arrière scène, d'un écran rond donnant cet effet de profondeur et permettant une mise en contexte pour chaque tableau. Tantôt sur la lune, tantôt au fond des mers, tantôt entre deux fêtes yé-yé, la scène se retrouve constamment occupée par cet élément qui nous fait oublier la simplicité des décors et des accessoires.

      Si, comme dans Ordinaire, on termine l'écoute du numéro complètement bouleversé, on se surprend à avoir le sourire fendu jusqu'aux oreilles à d'autres occasions, notamment dans Entre deux joints, où l'on présente un numéro de jonglerie avec des boîtes à cigares rodé au quart de tour et qui nous entraîne dans le rythme endiablé de cette chanson.

      C'est aussi le cas de Je t'aime comme un fou, où bien que peu acrobatique, le numéro nous entraîne dans une espèce de folie énergique qui nous donne envie de se lever et d'aller se taper un petit jogging avec les acrobates. Un beau clin d'oeil à cette composition de Luc Plamondon, qui était lui aussi assis dans la salle mercredi soir.

      Sur Fu Man Chu, l'équipe de cheerleading de l'Université du Québec à Trois-Rivières a été particulièrement remarquable dans un numéro de cheerleading et de danse sur des sonorités très électros et futuristes. Une performance digne de mention pour ces athlètes, qu'on ne pouvait pratiquement pas distinguer parmi les acrobates du cirque tant le niveau était élevé et la synchronicité presque impeccable.

      Tout écartillé sera présenté encore à 19 reprises cet été, soit du mercredi au samedi, et ce, jusqu'au 13 août.